•  

    "Comment traduiriez-vous ? " est une rubrique participative : des questions de traduction y sont

    posées, c'est à vous, si vous le souhaitez, d'y réfléchir et de proposer des réponses ... Ces questions

    ont généralement trait aux notes de vocabulaire présentes dans l'onglet "L'esprit grec par les mots".

     

    Le fait de vocabulaire est rappelé dans l'article, puis une comparaison de plusieurs traductions d'un

    vers ou d'un passage dans lequel le mot en question est employé vous est présentée. Vous

    pouvez proposer votre traduction ou choisir celle qui vous semble être la plus juste, en expliquant

    pourquoi.

     

     


    votre commentaire
  • Un peuple de marins !

     

     

    Au français "mer" correspondent  plusieurs termes en grec ancien,

    qui ont chacun leur nuance de sens :

     

     

     

     * Θάλασσα, attique θάλαττα (f.) est le terme général et banal employé pour désigner la

    mer, souvent dans un texte en prose.

     

     

     ἅλς, ἁλός est à l'origine un mot masculin ( employé souvent au pluriel) qui désigne le sel.

    Ce mot est, par extension, employé en poésie au féminin pour désigner la mer comme étendue

    d'eau salée. Le genre féminin s'explique sûrement par analogie avec Θάλασσα.

     

    Chez Homère, le mot désigne surtout la mer vue de la terre, par oppositon à πόντος et à πέλαγος

    De ce terme dérivent en particulier le mot ἅλμη, "eau de mer", "eau salée", "saumure" et le terme

    ἁλιεύς, "pêcheur".

     

     

    * πέλαγος, neutre, désigne la mer du large. On le traduit souvent par "haute mer",

    "large". Il se distingue de πόντος qui renvoie à la mer comme élément que l'on traverse.

     

     Ce mot sert également, comme πόντος, de terme géographique utilisé pour désigner la Mer Egée.

     

    Il s'emploie aussi au figuré, comme πόντος, pour exprimer métaphoriquement une grande

    quantité : πέλαγος κακῶν, "un océan de maux".

     

    Sens étymologique : ce mot est sûrement lié à la notion "d'étendue", de "plat" (cf παλάμη, la paume

    de la main.)

     

     

    * πόντος est masculin. Il signifie, comme πέλαγος, "la mer", "la haute mer", "le large",

    mais il se distingue de  πέλαγος en ce qu'il désigne, en principe, la mer comme voie de passage, de

    traversée souvent difficile.

     

    On trouve ainsi les expressions littéraires πόντος άπείριτος, "la mer infranchissable" (Odyssée),  et

    πόντου κελεύθους, "les chemins de la mer" (Pindare).

     

    Comme πέλαγος également, ce mot a un sens figuré exprimant le grand nombre. On trouve ainsi,

    en parallèle à πέλαγος κακῶν, ("un océan de maux"), "πόντος αγαθών" ("un océan de bienfaits").

     

    En prose comme en poésie, le mot s'emploie pour désigner des mers définies qui servent de voie

    de passage : la mer Egée, la mer Noire, l'Hellespont, avec le doublet intéressant "Hellês πόντος" et

    "Hellês πόρος" (πόρος signifiant "passage").

     

    Sens étymologique : ce mot est lié à d'autres termes indiquant une voie que l'on ouvre, un chemin

    où il y a des obstacles, un franchissement. A la forme thématique de degré zéro en grec, on

    retrouve s'ailleurs πάτος, "sentier".

     

     

     

     Sources : Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque.

    N'hésitez pas à vous y référer pour plus de précisions !

     

     

     

     

    votre commentaire
  • Version grecque de novembre 2016,

    Esope, trois courtes fables mettant en scène cet insecte bruyant des pays secs : la cigale !

     

    Vous pouvez envoyer votre traduction par mail et poser vos questions dans les commentaires, jusqu'à la fin du mois ; toutes les traductions seront ensuite mises en ligne dans un article le 30 novembre.

     

     

    1) Ὄνος καὶ τέττιγες

    Ὄνος ἀκούσας τεττίγων ᾀδόντων ἥσθη ἐπὶ τῇ εὐφωνίᾳ καὶ ζηλώσας αὐτῶν τὴν φωνὴν ἐπελάθετο καὶ τῆς οἰκείας φωνῆς. Οὕτως οἱ τῶν παρὰ φύσιν ἐπιθυμοῦντες καὶ ἃ ἔχουσι δυστυχοῦσι.

     

    2) Τέττιξ καὶ ἀλώπηξ

     

    Τέττιξ ἐπὶ τινος ὑψηλοῦ δένδρου ᾖδεν. Ἀλώπηξ δὲ βουλομένη αὐτὸν καταφαγεῖν τοιοῦτόν τι ἐπενόησεν. Ἄντικρυς στᾶσα ἐθαύμαζεν αὐτοῦ τὴν εὐφωνίαν, καὶ παρεκάλει καταβῆναι, λέγουσα ὅτι ἐπιθυμεῖ θεάσασθαι πηλίκον ζῷον τηλικαύτην φωνὴν φθέγγεται. Κἀκεῖνος ὑπονοήσας αὐτῆς τὴν ἐνέδραν, φύλλον ἀποσπάσας καθῆκε. Προσδραμούσης δὲ ὡς ἐπὶ τὸν τέττιγα, ἔφη· Ἀλλὰ πεπλάνησαι, ὦ αὕτη, εἰ ὑπέλαβές με καταβήσεσθαι· ἐγὼ γὰρ ἀπ᾿ ἐκείνου ἀλώπεκας φυλάττομαι ἀφ᾿ οὗ ἐν ἀφοδεύματι ἀλώπεκος πτερὰ τέττιγος ἐθεασάμην. Ὅτι τοὺς φρονίνους τῶν ἀνθρώπων αἱ τῶν πέλας συμφοραὶ σωφρονίζουσι.

     

    3) Τέττιξ καὶ μύρμηκες

     

    Version A : Χειμῶνος ὥρᾳ τὸν σῖτον βραχέντα οἱ μύρμηκες ἔψυχον. Τέττιξ δὲ λιμώττων ᾔτει αὐτοὺς τροφήν. Οἱ δὲ μύρμηκες εἶπον αὐτῷ· Διὰ τί τὸ θέρος οὐ συνῆγες καὶ σὺ τροφήν; Ὁ δὲ εἶπεν· Οὐκ ἐσχόλαζον, ἀλλ᾿ ᾖδον μουσικῶς. Οἱ δὲ γελάσαντες εἶπον· Ἀλλ᾿ εἰ θέρους ὥραις ηὔλεις, χειμῶνος ὀρχοῦ. Ὁ μῦθος δηλοῖ ὅτι οὐ δεῖ τινα ἀμελεῖν ἐν παντὶ πράγματι, ἵνα μὴ λυπηθῇ καὶ κινδυνεύσῃ.

     

     

    Bon courage à tous !

     

     

     

     

    P.S. : Si vous souhaitez nous aider à faire connaître l'EOGA, vous pouvez :

    - imprimer notre affiche et la coller dans des endroits stratégiques : Télécharger « affiche EOGA.odt »

    partager notre page Facebook : Ecole Ouverte de Grec Ancien

    - et en parler autour de vous !

     

    Merci à tous !

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Pour cette première édition, deux participants ont proposé leur traduction.

    Bravo à eux !

     

    Proposition de traduction de Bernard Collet :

     

    Κρέων

    σὲ δή, σὲ τὴν νεύουσαν εἰς πέδον κάρα,
    φὴς ἢ καταρνεῖ μὴ δεδρακέναι τάδε·

    Ἀντιγόνη 

    καὶ φημὶ δρᾶσαι κοὐκ ἀπαρνοῦμαι τὸ μή.

    Κρέων

    σὺ μὲν κομίζοις ἂν σεαυτὸν ᾖ θέλεις
    ἔξω βαρείας αἰτίας ἐλεύθερον· 445


    σὺ δ᾽ εἰπέ μοι μὴ μῆκος, ἀλλὰ συντόμως,
    ᾔδησθα κηρυχθέντα μὴ πράσσειν τάδε;

    Ἀντιγόνη

    ᾔδη· τί δ᾽ οὐκ ἔμελλον; ἐμφανῆ γὰρ ἦν.

    Κρέων

    καὶ δῆτ᾽ ἐτόλμας τούσδ᾽ ὑπερβαίνειν νόμους;

     

    Ἀντιγόνη

    οὐ γάρ τί μοι Ζεὺς ἦν ὁ κηρύξας τάδε, 450
    οὐδ᾽ ἡ ξύνοικος τῶν κάτω θεῶν Δίκη
    τοιούσδ᾽ ἐν ἀνθρώποισιν ὥρισεν νόμους.
    οὐδὲ σθένειν τοσοῦτον ᾠόμην τὰ σὰ
    κηρύγμαθ᾽, ὥστ᾽ ἄγραπτα κἀσφαλῆ θεῶν
    νόμιμα δύνασθαι θνητὸν ὄνθ᾽ ὑπερδραμεῖν. 455
    οὐ γάρ τι νῦν γε κἀχθές, ἀλλ᾽ ἀεί ποτε
    ζῇ ταῦτα, κοὐδεὶς οἶδεν ἐξ ὅτου ᾽φάνη.

     

    CREON

    Eh toi ! Oui toi qui baisses la tête vers ses pieds.
    Avoues tu avoir fait cela ou bien le nies tu ?


    ANTIGONE

    J'avoue l'avoir fait et ne le nie pas.

    CREON

    (au garde)
    Toi, tu peux filer où bon te semblera,
    libéré d'une lourde accusation.


    Et toi dis-moi sans longueur et en peu de mots.
    Savais-tu ce qu'interdisait de faire les ordres proclamés ?

     

     


    ANTIGONE

    Je le savais. Comment n'aurais-je pas pu ? Ils étaient clairs.

     

     CREON


    Et malgré cela, tu as osé outrepasser mes lois.

     


    ANTIGONE


    Oui, car pour moi, ce n'était pas Zeus le proclamateur,
    ni Justice, la compagne des dieux d'en-bas.
    Ce sont eux qui chez les hommes promulguent les lois.
    Je ne trouvais pas tes proclamations suffisamment fortes
    pour qu'un mortel pût transgresser les lois
    non écrites et intangibles des dieux.
    Car ce n'est pas seulement pour aujourd'hui ni pour hier qu'elles existent,
    mais pour toujours, et personne ne sait depuis quand elles sont là.

     

     

     

    Proposition de traduction de Citronnelle :

     

    Κρέων

    σὲ δή, σὲ τὴν νεύουσαν εἰς πέδον κάρα,
    φὴς ἢ καταρνεῖ μὴ δεδρακέναι τάδε·

    Ἀντιγόνη 

    καὶ φημὶ δρᾶσαι κοὐκ ἀπαρνοῦμαι τὸ μή.

     

    Κρέων

    σὺ μὲν κομίζοις ἂν σεαυτὸν ᾖ θέλεις
    ἔξω βαρείας αἰτίας ἐλεύθερον· 445


    σὺ δ᾽ εἰπέ μοι μὴ μῆκος, ἀλλὰ συντόμως,
    ᾔδησθα κηρυχθέντα μὴ πράσσειν τάδε;

     

     

    Ἀντιγόνη

    ᾔδη· τί δ᾽ οὐκ ἔμελλον; ἐμφανῆ γὰρ ἦν.

    Κρέων

    καὶ δῆτ᾽ ἐτόλμας τούσδ᾽ ὑπερβαίνειν νόμους;

     Ἀντιγόνη

     οὐ γάρ τί μοι Ζεὺς ἦν ὁ κηρύξας τάδε, 450
    οὐδ᾽ ἡ ξύνοικος τῶν κάτω θεῶν Δίκη
    τοιούσδ᾽ ἐν ἀνθρώποισιν ὥρισεν νόμους.
    οὐδὲ σθένειν τοσοῦτον ᾠόμην τὰ σὰ
    κηρύγμαθ᾽, ὥστ᾽ ἄγραπτα κἀσφαλῆ θεῶν
    νόμιμα δύνασθαι θνητὸν ὄνθ᾽ ὑπερδραμεῖν. 455
    οὐ γάρ τι νῦν γε κἀχθές, ἀλλ᾽ ἀεί ποτε
    ζῇ ταῦτα, κοὐδεὶς οἶδεν ἐξ ὅτου ᾽φάνη.

     

    CREON

    Toi, précisément, toi qui inclines vers le sol ta tête,

    Affirmes-tu, ou bien nies-tu solennellement avoir accompli ceci ?

     

    ANTIGONE

    Et je l'affirme, et je ne le nie en rien.

     

    CREON

    (au garde)

    Toi, tu peux t'emporter toi-même où tu veux,

    Loin de cette lourde cause, libre.

    (à Antigone)

    Mais toi, dis-moi vite et brièvement :

    Savais-tu qu'il avait été proclamé par héraut de ne pas agir ainsi ?

     

    ANTIGONE

     Je le savais. Comment ne l'aurais-je pas su ? Cela était extrêmement clair.

    CREON

    Et pourtant, tu as osé passer outre ces lois ?

     

     ANTIGONE

     Oui, car ce n'est en rien Zeus qui les a proclamées,

    Pas plus que celle qui vit avec les dieux d'en bas, Justice

    N'a fixé pour les hommes de telles lois.

    Et je ne croyais pas qu'elles aient tant de pouvoir, tes

    Proclamations, qu'aux usages non écrits mais infaillibles

    Des dieux, un mortel puisse passer outre.

    Car ce n'est pas d'aujourd'hui, ni d'hier, mais c'est de toujours

    Que ceux-ci vivent, et personne ne sait depuis quand ils ont apparu.

     

     

     

     

     

     


    votre commentaire
  •  Version grecque de novembre 2016 pour débutants,

    Esope, courte fable mettant en scène cet insecte bruyant des pays secs : la cigale !

    Version imprimable disponible ici : Télécharger « version imprimable d'Esope pour débutants.pdf » 

     

    Vous pouvez envoyer votre traduction par mail et poser vos questions dans les commentaires, jusqu'à la fin du mois ; toutes les traductions seront ensuite mises en ligne dans un article le 30 novembre.

     

     

     Ὄνος καὶ τέττιγες

     

    Ὄνος ἀκούσας τεττίγων ᾀδόντων ἥσθη ἐπὶ τῇ εὐφωνίᾳ καὶ ζηλώσας αὐτῶν τὴν φωνὴν ἐπελάθετο καὶ

    τῆς οἰκείας φωνῆς. Οὕτως οἱ τῶν παρὰ φύσιν ἐπιθυμοῦντες καὶ ἃ ἔχουσι δυστυχοῦσι.

     

     

    Notes de vocabulaire et de grammaire, dans l'ordre du texte : 

     

     

    Ὄνος, ου (ὁ) : âne

    Ὁ τέττιξ, ιγος : la cigale

    ἀκούσας : participe aoriste ; se construit avec le génitif si le complément est un nom de personne, avec l'accusatif ou le génitif si le complément est un nom de choses.

    ᾀδόντων : participe présent du verbe ᾄδω, « chanter »

    Ἥσθη : aoriste d'ἥδομαι, « se réjouir, être charmé», 3ème personne du singulier

    ἡ εὐφωνία,ας : la belle voix

    ζηλώσας : participe aoriste de ζηλόω : jalouser

    ἡ φωνή,ῆς : la voix

    ἐπελάθετο : aoriste d'ἐπιλανθάνομαι : oublier, + génitif

    καὶ adverbial : aussi, même

    οἰκείος,α,ον : propre, particulier

    Οὕτως : ainsi

    ἐπιθυμέω : désirer + génitif

    τῶν παρὰ φύσιν : des choses opposées à la nature

    δυστυχέω : être malheureux καὶ adverbial ἃ : sous-entendu « les choses » que

     

     

     

    P.S. : Si vous souhaitez nous aider à faire connaître l'EOGA, vous pouvez :

    - imprimer notre affiche et la coller dans des endroits stratégiques : Télécharger « affiche EOGA.odt »

    partager notre page Facebook : Ecole Ouverte de Grec Ancien

    - et en parler autour de vous !

     

    Merci à tous !

     

     


    votre commentaire